RSE et agroalimentaire : l’ISO ouvre le débat

RSE et agroalimentaire : l’ISO ouvre le débat

L’organisation internationale de normalisation (ISO) ouvre un nouveau chantier, sur proposition de la France, pour recueillir des bonnes pratiques de développement durable dans l’agroalimentaire. Une occasion à saisir pour valoriser l’avance de la France en la matière.

Les entreprises françaises n’ont pas attendu 2010 et la publication de l’ISO 26000, la norme volontaire internationale sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), pour contribuer au développement durable. Néanmoins, cet outil définit depuis une orientation commune, facilite les échanges et la compréhension du sujet de toutes les organisations qui veulent progresser et le faire savoir.

Les professionnels de l’agroalimentaire s’en sont d’ailleurs emparés dès sa publication avec un objectif : concrétiser les enjeux du développement durable pour leur filière. Un document, numéroté X30-030, a ainsi été publié en décembre 2012, sous l’impulsion de Coop de France, Coop de France Aquitaine et l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA). Analyse des impacts des activités de l’entreprise, emploi et relations employeur/employé, prévention des pollutions… Les domaines sont présentés et adaptés à toutes les entreprises de collecte, stockage, transformation et/ou expédition-vente de produits agricoles et de denrées alimentaires, de fourniture d’intrants et de services à destination des agriculteurs.

Quand la RSE s’essaime 

Pour Laurent Leveque, de Coop de France Aquitaine et porteur du programme 3D* au niveau national, « cet accord a permis de formaliser un grand nombre de bonnes pratiques au niveau français et constitue une base de qualité pour mettre le pied à l’étrier de la RSE. On en observe chaque jour parmi les entreprises engagées dans le programme 3D*». Le producteur de tomates Rougeline en est un exemple. L’Ecoserre des grands lacs, située dans les Landes, travaille avec le pétrolier Vermilion qui lui fournit la chaleur résiduelle de son activité d’exploitation de puits à Parentis. Depuis, la production a augmenté, des emplois ont été créés, l’empreinte environnementale a été réduite : une vraie logique d’économie circulaire.

Depuis près de dix ans, le programme 3D laboure le terrain. « La RSE était un vrai outil de différenciation et de compétitivité », affirme Laurent Leveque. « Regardez la filière viticole : il y a cinq ans, on observait une baisse franche des chiffres d’affaires en France, pendant que les Vignerons de Buzet, très engagés, enregistraient une croissance de plus de 20 % sans augmenter les volumes de production. »

Dépasser les frontières de la France

L’expérience engrangée par les entreprises françaises peut désormais être valorisée à l’échelle internationale. C’est tout l’objet du projet initié ces jours-ci par la France à l’ISO, au sein de l’ISO/TC 34, le comité technique de l’ISO dédié à l’agroalimentaire et piloté par AFNOR. L’enjeu est de définir un document partagé à l’échelle planétaire, pour entériner une définition commune du développement durable pour l’agroalimentaire. « Ce doit être un outil de valorisation des filières et de leurs produits dans le monde entier. J’invite tous les professionnels à s’engager dans ce projet », insiste Laurent Leveque.

38 pays ont déjà voté positivement et une vingtaine ont déjà exprimé leurs souhaits de contribuer à ce projet collaboratif. Une nouvelle commission de normalisation AFNOR va être créée. Elle se réunira à échéances régulières pour formaliser la contribution de la France et donc recueillir les retours d’expériences de tous les professionnels. Une première réunion d’échanges est prévue le 26 octobre matin au siège d’AFNOR à La Plaine Saint-Denis (93).

* 3D : Destination développement durable

Rejoindre la commission AFNOR « Déclinaison sectorielle ISO 26000 Agroalimentaire »… contactez Sandrine Espeillac,   > Voir l'email



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