Biosurveillance et abeilles : la norme française prend son envol

Biosurveillance et abeilles : la norme française prend son envol

Le saviez-vous ? Il est possible de mesurer le degré de dégradation de l’environnement grâce aux… abeilles. Mais comment bien appliquer cette technique de biosurveillance ? La norme volontaire AFNOR en décrit la méthodologie.

Depuis quelques années, les industries ou encore les collectivités territoriales font appel à des bureaux d’études spécialisés en biosurveillance de l’environnement. L’objectif ? Utiliser le vivant pour identifier les impacts de leurs activités sur l’environnement et adopter des mesures adaptées.

Avec les mousses et les lichens, les abeilles figurent dans la liste des bio-indicateurs efficaces pour mesurer la qualité de l’environnement. Butinant en moyenne sur près de 27 km2 par jour, ces petites ouvrières collectent et s’imprègnent des particules, bonnes ou mauvaises, présentes dans l’air, le sol et l’eau mais également dans leurs ruches. Pratique, et peu onéreux !

« Il n’est pas toujours simple de déterminer l’origine du risque, le ou les polluants concernés et la zone touchée aux alentours, souligne Benjamin Poirot, président d’Apilab, bureau d’études en environnement et membre de la commission de normalisation AFNOR « Biosurveillance de la qualité de l’air ». En installant des ruches sur différents sites et en analysant des abeilles, il devient facile d’être alerté sur la présence ou non d’une source locale de contamination et d’agir en fonction. »

Se poser les bonnes questions

Mais se pose un problème de taille : les bureaux d’études spécialisés ont mis en place des procédures différentes pour effectuer les prélèvements d’échantillons d’abeilles et l’analyse des collectes. Chacun sa méthode ! Les professionnels ont vite ressenti le besoin d’harmoniser les pratiques et de partager des règles de l’art. Ils ont donc élaboré ensemble une norme volontaire dédiée. Une première mondiale.

C’est ainsi que depuis mai 2017, la norme volontaire XP X 43-909 décrit une méthode d’exposition, d’échantillonnage et de préparation d’échantillons d’abeilles domestiques.

« Elle permet aux bureaux d’études et aux autres acteurs concernés de répondre aux principales questions pour mettre en place un plan de biosurveillance apicole : où disposer ses ruches ?, comment effectuer le prélèvement ?, comment interpréter les résultats obtenus ? », explique Benjamin Poirot.

La norme volontaire recommande par exemple d’installer des ruches à différents endroits d’une aire d’étude et de respecter un délai minimum de 50 jours pour effectuer les premiers prélèvements d’abeilles. Cela permet de comparer les abeilles d’une air exposition avec celles des butineuses d’une air exposition « témoin ». En fonction des résultats, l’organisation ou l’industrie pourra identifier la zone où les impacts environnementaux néfastes sont les plus manifestes et prendre des mesures adéquates.

«Préparation et gestion des ruches, matériel à utiliser, récupération d’un échantillon d’abeilles pour analyse… La norme volontaire est un mode d’emploi ultra-pratique en vue d’accompagner et informer les donneurs d’ordres et les bureaux d’études concernés par la biosurveillance au moyen d’abeilles », conclut Benjamin Poirot.

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En savoir plus sur la commission de normalisation AFNOR « Biosurveillance de la qualité de l’air »…

© AdobeStock/Phils Photography



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