1970-2020, 50 ans de normes pour les professionnels du gaz

1970-2020, 50 ans de normes pour les professionnels du gaz

En 2020, le Bureau de normalisation du gaz, un organisme qui opère par délégation d’AFNOR, fête ses 50 ans. Un demi-siècle de normes techniques faites par et pour les professionnels, pour plus de sécurité, de qualité et d’interopérabilité au bénéfice des acteurs et des consommateurs ! Benoît Charlot, directeur du BNG, revient sur les événements marquants dans ce domaine et évoque un futur sans eau dans le gaz.

Le Bureau de normalisation du gaz que vous dirigez fête ses 50 ans. Parmi les normes que les professionnels ont élaborées, quelles sont celles qui ont conforté le marché ?

A sa création en 1970, le BNG avait pour mission d’élaborer les normes sur les matériels et appareils à gaz. Il s’agissait de mettre à disposition les normes françaises servant de base à l’attribution de la marque NF, signe de qualité et de sécurité alors obligatoire pour mettre sur le marché français les cuisinières, chaudières et autres appareils et matériels à gaz. Plusieurs de ces normes françaises ont servi de base à l’élaboration de normes européennes, dont l’EN 26 (chauffe-eau) et l’EN 30 (cuisinières) qui furent parmi les pionnières.

Photo de Benoît CharlotLa norme issue du BNG qui a probablement été la plus diffusée est la norme NF P45-500, dont la première version date de 2007, sur les diagnostics des installations intérieures de gaz des logements soumis à la vente et à location. A chaque réédition (la dernière datant de 2013), elle figure au box-office des normes les plus vendues dans la collection AFNOR. Elle indique par exemple dans quelles catégories signaler telle ou telle anomalie diagnostiquée sur les installations, y compris sur les appareils de cuisson au gaz (par exemple, la présence d’un robinet non conforme).

Par la suite, le BNG a travaillé plus en amont, notamment sur la qualité du gaz. On peut citer la norme européenne sur la qualité du gaz naturel (NF EN 16726), fondamentale pour les échanges de gaz intra-communautaires, et les normes sur l’injection du biométhane dans les réseaux et son utilisation comme carburant (NF EN 16723-1 et NF EN 16723-2).

Qu’apportent-elles aux professionnels du gaz et aux consommateurs ?

Aujourd’hui, la plupart des normes élaborées au BNG sont des normes à portée européenne (d’où le sigle EN). Elles découlent en général de directives ou règlements européens et leur application permet aux fabricants d’appareils l’apposition du marquage CE, sésame indispensable à la libre circulation des produits dans l’espace communautaire. Les principales caractéristiques couvertes sont la sécurité des produits pour le consommateur, les performances énergétiques et environnementales.

En amont, les normes relatives aux infrastructures gazières (transport, stockage, distribution), qu’elles soient européennes ou franco-françaises, servent souvent de bases à l’application des règlementations nationales en matière de sécurité des réseaux et des installations intérieures. Certaines sont utilisées pour l’attribution de la marque NF. Quand ils participent à leur élaboration, les industriels concernés, qu’ils soient exploitants, fabricants d’équipements ou laboratoires, sont ainsi au fait des exigences applicables et sont en avance de phase. Enfin, les normes de notre patrimoine gazier peuvent permettre aux industriels de valoriser leurs technologies dans des secteurs en développement comme le gaz naturel liquéfié (GNL), la pyrogazéification ou l’hybridation des appareils.

Sur quels sujets d’avenir travaillez-vous ?

Le programme de travail du BNG couvre l’ensemble de la chaîne gazière et les activités associées. Il est établi annuellement en septembre sur une période glissante de trois ans. La révision récente de la réglementation relative aux installations intérieures de gaz nous a conduits à donner la priorité à la révision et la création de documents normatifs sur les matériels à gaz (éléments de l’installation situés en amont des appareils tels que les régulateurs, les détendeurs, etc.). Ces travaux constituent un véritable enjeu car, en application du Code de l’environnement révisé, ces produits devront être certifiés par un organisme habilité au plus tard début 2021.

Du côté des appareils à gaz, nous travaillons sur l’amélioration de leurs performances énergétiques et environnementales, et sur de nouvelles normes pour les appareils hybrides qui permettront à la filière gazière de maintenir sa présence dans le futur mix énergétique en proposant des solutions technologiques alternatives au tout-électrique, en particulier dans le domaine du chauffage des bâtiments d’habitation.

Enfin, les gaz renouvelables seront au cœur de nos travaux, que ce soit pour les produire (biométhane, pyrogazéification, méthanation), les transporter, les distribuer ou les utiliser. L’injection d’hydrogène dans les réseaux et l’utilisation d’hydrogène pur devront être cadrées pour qu’à des coûts compétitifs, la sécurité et les performances énergétiques du parc soient maintenues.

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©DR



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