Publié le 10/03/2017, mis à jour le 13/11/2020 à 13:54 Economies d’énergie : quatre normes pour des résultats mesurables
Quatre normes volontaires internationales débarquent pour harmoniser le calcul des économies d’énergies dans les entreprises et les collectivités. Tour d’horizon.
Dernière-née du paquet de normes volontaires relatives aux économies d’énergie, la norme internationale ISO 50047 propose aux organismes de toutes tailles une méthodologie harmonisée pour déterminer la quantité d’énergie qu’ils peuvent économiser en interne. Et cela, selon deux approches différentes : soit en partant de la variation de la quantité d’énergie consommée par l’organisme, soit en agrégeant les économies d’énergie produites par les actions d’amélioration de la performance énergétique.
Mais avant de se lancer dans ces analyses, la norme ISO 50047 invite les organisations à clarifier certains points cruciaux : pourquoi se lancer dans un tel exercice ? Sur quel périmètre ? Avec quelle comptabilité énergétique (énergie primaire, énergie finale, etc.) ? En partant de quelle consommation de référence ? « Une fois cet exercice fait, cela facilite le suivi d’un plan d’action », explique Jean-Sébastien Broc, consultant indépendant, expert auprès de l’ADEME et membre de la commission de normalisation AFNOR « Calculs d’efficacité et de consommation énergétiques ». « Que vous soyez une petite ou une grande entreprise, une organisation multinationale ou multi sites, l’ISO 50047 vous aide à déterminer les économies d’énergie attendues tant sur un bâtiment, un site que sur un processus en particulier », poursuit Jean-Sébastien Broc.
Le calcul des économies d’énergie à la loupe
Publiée en janvier 2017, l’ISO 50047 constitue la dernière brique d’un pack normatif complet et cohérent. On y trouve aussi ISO 17441, ISO 17442 et ISO 17443. Ces trois nouvelles normes volontaires achèvent de dessiner un cadre unique à l’exercice complexe du calcul des économies d’énergie.
« Les premiers travaux ont débuté au niveau européen. Pour les experts « efficacité énergétique » des États membres il devenait indispensable de disposer de méthodes, à la fois précis et simples d’utilisation, pour calculer les économies, mais également pour en rendre compte», raconte Jean-Sébastien Broc.
En effet, depuis la directive européenne 2006/32/CE « Efficacité énergétique dans les utilisations finales et services énergétiques », les États membres doivent faire un reporting de leurs résultats en termes d’économies d’énergie, et cela, tous les trois ans.
« Avec l’ISO 17743 publiée en décembre 2016, les professionnels de l’énergie et les organisations de ce secteur disposent d’un premier cadre méthodologique commun pour calculer les économies réalisées», explique Jean-Sébastien Broc. Terminologie, détermination d’une consommation de référence, données utilisées… Cette norme clarifie les concepts clés du calcul d’économies d’énergie.
Destinée à ces mêmes acteurs, la norme volontaire ISO 17741 publiée en juillet 2016, se focalise quant à elle sur la mesure et la vérification des économies d’énergie associées à des projets. Elle délivre ainsi des règles générales applicables quelle que soit la méthodologie de mesure ou de vérification employée. « Elle peut par exemple être utilisée pour un contrat de performance énergétique », souligne Jean-Sébastien Broc.
Les acteurs publics ne sont pas oubliés. Portée par la France et les Pays-Bas, la norme ISO 17742 disponible depuis juillet 2015, s’adresse aux agences ou ministères de l’énergie, collectivités locales ou tout organisme en charge d’un programme d’efficacité énergétique sur un territoire. « Ces acteurs peuvent ainsi, sur la base de la consommation annuelle du territoire (approche descendante) ou du suivi des actions réalisées (approche ascendante), évaluer les résultats de leurs programmes », indique Jean-Sébastien Broc.
La France aux avant-postes
Les travaux de normalisation volontaire sur les économies d’énergie n’en sont pas pour autant terminés. Deux nouveaux sujets portés par la France, à l’initiative de l’ADEME, sont en cours de développement.
Le premier porte sur le calcul dit « ex ante », c’est-à-dire prévisionnel, très utile pour réaliser des estimations, notamment dans le cadre du dispositif des CEE (certificats d’économie d’énergie) ou d’études de faisabilité. Le second porte une méthode de calcul de nature à permettre, secteur par secteur, un affichage global des économies réalisées au plan national et international.
Vous souhaitez apporter votre expertise et participer à l’élaboration des normes volontaires de demain ? Porter le sujet à l’échelle internationale ? Rejoignez la commission de normalisation AFNOR « Calculs d’efficacité et de consommation énergétiques».
> Commander la norme NF ISO 50047 « Détermination des économies d’énergie dans les organismes »…
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