Prévention du dopage : lancement d’un projet européen sur les aliments pour sportifs

Prévention du dopage : lancement d’un projet européen sur les aliments pour sportifs

Prévention du dopage

La France est à l’initiative d’un projet européen de norme volontaire sur les compléments alimentaires et aliments pour sportifs. Objectif : harmoniser les pratiques de fabrication garantissant l’absence de substances dopantes.

Quand on pratique une activité sportive, a fortiori en compétition, on s’alimente en conséquence. Et on recourt parfois aux compléments alimentaires. Mais où se situe la frontière entre nutrition et dopage ? Comment garantir aux pratiquants que les compléments alimentaires  sont exempts de substances dopantes ? Un nouveau projet initié au sein du Comité européen de normalisation (CEN) a pour but d’harmoniser les méthodes de fabrication visant à exclure les produits dopants des aliments pour sportifs. « Le besoin est réel, affirme Irène Margaritis, présidente du comité technique européen et cheffe d’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire). Les produits de l’effort restent classés dans la catégorie alimentation courante. Le règlement européen relatif aux allégations nutritionnelles et de santé n’impose pas une évaluation concomitante du produit. »  Pour tenter de tenir la promesse d’un effet, notamment sur la performance, un industriel mal intentionné peut prendre le risque d’incorporer des substances dans le but d’obtenir un effet pharmacologique et ainsi doper le sportif, voire l’exposer à un risque pour sa santé, à son insu.

La norme française NF V94-001 comme base de travail

Fortuite ou non, la présence de substances dopantes dans les produits de l’effort continue donc de poser question. En France, la norme volontaire NF V94-001 guide depuis 2012 les industriels pour éviter de contaminer leurs aliments ou compléments alimentaires avec des substances interdites, notamment celles répertoriées chaque année par l’agence mondiale antidopage (WADA – World Anti-Doping Agency). « Nous encourageons nos adhérents qui commercialisent des produits destinés aux sportifs à utiliser la norme française : il est utile pour le consommateur de disposer d’un critère de qualité et de sécurité reconnu pour faire ses choix », apprécie d’ailleurs Gabrielle Ventura, responsable scientifique du Synadiet, le syndicat national des compléments alimentaires.

Ce texte  est à présent sur la table pour débuter le projet européen. Une petite quinzaine de pays sont engagés, ainsi que la Commission européenne et Europactiv. « Tous les pays d’Europe sont concernés par la lutte contre le dopage. Une même réglementation s’impose mais les moyens de contrôle des produits ou des sportifs lors des compétitions diffèrent d’un pays à l’autres », ajoute Irène Margaritis, en espérant que le tour de table sera aussi large que possible.

Mais à l’heure d’Internet et du e-commerce mondial, avec son lot de contrefaçons, n’aurait-il pas été plus pertinent de traiter le sujet à l’échelle internationale plutôt qu’à l’échelle européenne ? Ce pourrait être le cas dans un deuxième temps : une fois le projet européen mené à bien, un projet ISO pourrait suivre, en lien avec la liste des substances à surveiller établie annuellement par l’agence mondiale anti-dopage.

Le 12 septembre 2017, AFNOR a accueilli la première réunion pour dessiner le périmètre du projet européen. Une consultation est aujourd’hui lancée pour choisir le pays qui fera avancer le projet, sous présidence française. Deux réunions annuelles permettront d’entériner les avancées progressives. L’objectif est de trouver un consensus d’ici à 2020. La commission de normalisation française est déjà constituée pour contribuer au projet, mais la porte reste ouverte à toutes les parties intéressées. Vous êtes un professionnel du secteur ? N’hésitez pas à la rejoindre !

> En savoir plus sur la commission de normalisation AFNOR « Denrées alimentaires aux sportifs… »
> Acheter la norme NF V94-001 – Prévention du dopage dans le sport – Compléments alimentaires et autres denrées alimentaires destinés aux sportifs – Bonnes pratiques de développement et de fabrication visant l’absence de substances dopantes

© Adobestock – Rido



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