Théo, acousticien : « Les normes permettent de rendre un rapport objectif »

Théo, acousticien : « Les normes permettent de rendre un rapport objectif »

Theo Pialot, acousticien témoigne de l'intérêt des normes volontaires


Théo Pialot est acousticien. Comme il le dit lui-même, dans ce secteur, « il y a de la norme », d’application volontaire ou rendue obligatoire par la réglementation. Premier épisode d’une série de témoignages sur les utilisateurs de normes… qui s’ignorent.

Évaluer les niveaux sonores auxquels sont soumis des salariés, établir un rapport d’impact d’une discothèque ou d’un bar, quantifier le bruit généré par le passage de véhicules sur une route et son impact sur la faune… Autant d’exemples de projets menés par l’acousticien Théo Pialot, autant de projets où il est amené à jongler avec les normes volontaires. À 27 ans, il travaille à son compte depuis juillet 2015. Il a appris les bases de son métier lorsqu’il était technicien en acoustique au bureau d’études de Luc Escande à Montpellier. « C’est là que j’ai découvert toute l’importance des normes », se rappelle-t-il. Depuis, il travaille pour des bureaux de contrôle, d’étude technique acoustique, des promoteurs, des architectes et des tribunaux en tant que sapiteur d’expert de justice.

Théo Pialot, acousticien qui témoigne de l'apport des normes volontaires

Missionné chez Caterpillar par le bureau d’études Acoustique Consulting, Théo Pialot a réalisé des mesures afin que l’industriel connaisse les niveaux sonores auxquels sont soumis les monteurs à la chaîne, les testeurs d’alarmes ou encore les soudeurs. L’objectif ? Définir des solutions adaptées pour équiper les salariés de protections individuelles contre le bruit. « Pour réaliser les mesures, j’ai utilisé la norme volontaire NF EN ISO 9612. J’ai partagé la méthode avec l’équipe médicale et la directrice hygiène-sécurité-environnement de l’entreprise, se rappelle Théo Pialot, car les résultats devaient orienter des choix d’équipements adéquats pour les salariés exposés. » Habillage des machines afin de limiter les vibrations, bouchons auditifs sur mesure pour filtrer le bruit de la visseuse mais pas celui de la sirène du tractopelle qui recule… « J’ai suivi la méthode de la norme, mais il est possible de s’en écarter pour, par exemple, répondre à une demande spécifique du client venant compléter le travail de base », ajoute-t-il.

Les normes volontaires : un outil pour donner de l’objectivité

La norme volontaire apporte de l’objectivité sur la manière de travailler. « Elle n’avantage ni le salarié, ni l’employeur, ni le gérant du bar ni les voisins mitoyens. Comme j’utilise du matériel homologué, respecter la méthode décrite gomme toute subjectivité. En cas de contre-expertise, les résultats sont similaires ou très proches », apprécie l’acousticien.

Dans le parc du Mercantour, Théo Pialot a mesuré le bruit généré par le trafic routier estival de la plus haute route d’Europe, située à 2 800 mètres d’altitude. Les résultats alimenteront des questionnements sur les impacts de la fréquentation touristique sur la faune, et notamment le comportement des loups. « Deux normes m’ont permis de fournir des résultats observés en période d’affluence et une fois la route fermée : la norme NF S31-085, pour le trafic routier, puis la norme NF S31-130, pour cartographier le bruit en milieu extérieur et élaborer des cartes et représentations graphiques ». Ces normes sont rendues d’application obligatoire par la réglementation. Normes réglementaires (celles des lois et décrets), normes volontaires (celles d’AFNOR)… Théo est un bon élève, il sait faire le distinguo. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde !  Théo s’avoue lui-même parfois dérouté : « La NF S31-130 ne traite pourtant pas de la sécurité des personnes, contrairement à la norme NF EN ISO 9612. Allez comprendre… », sourit-il.

Connaître les normes volontaires, c’est bien ; suivre leur actualisation et leur révision, c’est mieux ! Théo Pialot s’informe sur les évolutions des normes par le bouche-à-oreille entre confrères, ou via le site internet et les communiqués du syndicat professionnel Cinov GIAC. Mais sait-il que les normes volontaires sont faites par les professionnels eux-mêmes ? « Vous m’apprenez que l’on peut participer à l’élaboration des normes. C’est intéressant et à mon avis peu connu des professionnels », s’est étonné l’acousticien lors notre l’entretien. À bon entendeur, salut !

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