Respect de l’écriture française : vers un nouveau modèle de clavier informatique

Dans la lignée de la Belgique, de la Suisse et du Canada et sur l’impulsion du ministère de la Culture et de la Communication français, AFNOR initie un projet ouvert à tous pour élaborer un nouveau modèle de clavier, proposant notamment des majuscules accentuées.

Malgré les recommandations constantes de l’Académie française et de l’Imprimerie nationale, beaucoup pensent qu’il ne faut pas accentuer les majuscules. En réalité, ce sont les limites techniques de la machine à écrire d’antan qui ont contribué à renforcer cette idée, confortée encore aujourd’hui par les claviers français. Plus étonnant : des pays européens (Allemagne et Espagne par exemple) respectent souvent mieux l’écriture française que les Français ne le peuvent, car leurs claviers le permettent !

Les défauts techniques des claviers français introduisent en effet de nombreux biais, à commencer par des erreurs de prononciation de mots, de noms de lieux et de famille, souvent écrits uniquement en capitales. D’autres conséquences, orthographiques cette fois, sont observées, par exemple du fait de l’impossibilité de saisir en majuscule le « ç » (c cédille).

OFFRIR DE NOUVELLES POSSIBILITES, POUR TOUS

AFNOR débute ce projet suite à la publication d’un rapport de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (ministère de la Culture et de la Communication) intitulé « Vers une norme française pour les claviers informatiques ». Celui-ci recense les manquements du clavier français actuel, portant atteinte à l’écriture en langue française mais aussi dans d’autres langues d’écriture latine, notamment les langues régionales. L’objectif proposé est de définir un nouveau modèle de clavier français complet. « Ce projet peut être mené à bien sans bouleverser la disposition AZERTY1 à laquelle la plupart des usagers sont habitués » assure Philippe Magnabosco, chef de projet AFNOR. « L’objectif est de donner de nouvelles possibilités, respectueuses des particularismes d’écriture, pour répondre aux besoins du marché ». Les innombrables astuces d’utilisateurs partagées sur Internet et compensations offertes par les correcteurs automatiques seraient insuffisantes : « ce sont des palliatifs insatisfaisants, notamment parce qu’ils impliquent que tous les utilisateurs aient accès aux informations ou disposent de ces logiciels… » ajoute le chef de projet.

UN PROJET PRESENTE A L’ETE 2016

La normalisation est une démarche volontaire et universelle. Elle se distingue par son caractère collectif et optionnel, en misant sur la volonté de toute une communauté de co-constuire des solutions pour combler un manque de repères ou de règles collectives, servant l’intérêt général.

Une fois le projet de texte défini, il sera présenté en enquête publique à l’été 2016, pour recueillir les avis et contributions de tous, avant mise à disposition de tous les fabricants.

Le projet de clavier complet sera mené en liaison avec les constructeurs internationaux représentés au sein du comité international2, par ailleurs piloté par la France.

UN PROJET OUVERT A TOUS

Porté le ministère de la Culture et de la Communication (Délégation générale à la langue française et aux langues de France), ce projet est ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent s’impliquer dans la rédaction du document. Les associations de défense et de promotion de langues, les commanditaires de matériels, les fabricants et les éditeurs de logiciels sont attendus pour constituer un tour de table représentatif.

> Rejoindre la commission AFNOR sur le clavier complet…

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1« AZERTY » tire son nom des six premières touches alphabétiques du clavier. C’est une variante de la disposition « qwerty », mondialement répandue et brevetée en 1868 pour les machines à écrire, car elle évitait les risques de blocage des marteaux de frappe de la machine.

2 JTC 1/SC 35 « Interfaces utilisateurs »

 

Image ©Tharakom / Shutterstock



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