Cosmétiques naturels et bio : les 5 questions que pose la norme volontaire ISO 16128

Cosmétiques naturels et bio : les 5 questions que pose la norme volontaire ISO 16128

Cosmétiques naturels et bio - ISO 16128

L’organisation internationale de normalisation vient de publier la seconde partie de la norme ISO 16128 dédiée aux produits cosmétiques naturels et bio. Explications sur la portée de cette norme volontaire et sa complémentarité avec les labels existants.

Qui a élaboré la norme volontaire ISO 16128 et pourquoi ?

La norme volontaire ISO 16128 a été élaborée, en deux parties, par des experts de 40 pays dans le cadre de l’ISO, organisation non gouvernementale qui réunit les instances de normalisation de 163 pays. L’objectif initial était de doter de dénominateurs communs tous les labels nationaux pour assurer une communication loyale auprès du consommateur, confronté à un marché fragmenté et des problèmes d’étiquetage incorrects. La norme ISO 16128 aujourd’hui publiée est un document d’application volontaire, dont une première partie a été publiée en avril 2016 (nous en parlions ici). Elle permet d’harmoniser les définitions de quatre catégories d’ingrédients : biologique, dérivé biologique, naturel et dérivé naturel. Et comme les produits cosmétiques résultent tous de savants mélanges d’ingrédients relevant, chacun, de l’une ou l’autre de ces catégories (voire d’aucune d’entre elles), elle livre aussi des méthodes partagées pour calculer la teneur en composés naturels ou biologiques de la formulation finale, comme dans l’exemple ci-dessous.

Exemples de calculs pour déterminer les indices d'ingrédients contenant un composant dérivé d'un matériau naturel ou biologique

© AFNOR/ISO Droits réservés

Les produits contenant des ingrédients de synthèse et polluants pourront-ils se revendiquer bio si le fabricant respecte la norme ISO 16128 ?

Appliquer la norme volontaire ISO 16128 ne permet pas à un fabricant d’apposer l’appellation ou le logo « bio » sur son produit fini. Elle lui permet tout au plus d’indiquer, sur l’emballage, la part de produits naturels ou biologiques qu’il contient.

Pourquoi la norme ISO n’impose pas de pourcentage minimal d’ingrédients naturels ou bio dans le produit fini ?

Ce n’était pas son objet. Ne confondons pas la norme volontaire, qui propose des définitions d’ingrédients et des méthodes de calcul, avec le cahier des charges de tel ou tel label permettant aux fabricants, après vérification par un organisme tiers, de revendiquer des proportions de tel ou tel composant, ou une part de bio.

La norme volontaire ISO 16128 autorise-t-elle l’utilisation d’OGM ou de produits jugés dangereux ?

Elle ne peut autoriser des produits que la réglementation interdit. À l’inverse, elle ne peut interdire des produits que la réglementation autorise. Les conservateurs ou stabilisateurs synthétiques autorisés par la réglementation peuvent donc être utilisés par les fabricants qui disent respecter la norme. Et de même, les OGM dont la culture et/ou la commercialisation n’est pas autorisée en Europe, a fortiori dans un pays de l’UE plus restrictif que l’UE elle-même (comme la France, par exemple), sont exclus de la norme. Sur le marché mondial, les réglementations diffèrent, et c’est donc la conformité aux exigences réglementaires locales qui s’applique.

Certains craignent que la norme volontaire favorise le bio au rabais. Est-ce fondé ?

Non, car la norme volontaire ISO apporte des définitions partagées à l’échelle internationale, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Elle permet donc, pour autant que les fabricants l’appliquent, d’avoir des définitions et des protocoles d’évaluation harmonisés sur la part des ingrédients naturels ou bio dans les produits finis. En complément, les labels continuent de valoriser les produits qui respectent des caractéristiques définies par des consortiums privés.

> Rejoindre la commission de normalisation « produits cosmétiques »

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