Publié le 05/12/2017, mis à jour le 30/09/2021 à 17:59 La normalisation, booster de croissance pour les PME de la mécanique
Oui, utiliser les normes volontaires et s’impliquer dans leur élaboration est un investissement rentable. En particulier quand on est une entreprise de la mécanique, indique une étude menée par le BIPE pour AFNOR et l’UNM. La preuve en chiffres.
Après s’être intéressée en 2016 à l’impact économique des normes volontaires tous secteurs d’activité confondus, AFNOR a réalisé un focus sur la filière de la mécanique avec l’UNM, bureau de normalisation sectoriel de la mécanique, du caoutchouc et de l’acier. Fabrication de machines, fonderie, quincaillerie, découpage, emboutissage… Ce secteur se caractérise par une forte proportion de PME : il leur devait 58 % de son chiffre d’affaires total en 2016. Les résultats viennent conforter et amplifier ceux de l’étude multi-secteurs : quand une entreprise de la mécanique s’implique dans l’élaboration des normes volontaires, elle en tire un vrai bénéfice, visible sur son compte de résultats. « Ce nouvel opus établit encore plus clairement des liens de causalité entre implication en normalisation et performance économique, et souligne que ces bénéfices sont à la portée de tout industriel », apprécie Alain Costes, directeur d’AFNOR Normalisation.
CA : un taux de croissance annuel 23 % supérieur
Il ressort en effet que la participation à des commissions de normalisation agit comme un accélérateur d’activité : les entreprises de la mécanique qui s’impliquent connaissent une croissance de leur chiffre d’affaires de 23 % supérieure à celle des entreprises en moyenne nationale, sur les cinq dernières années. En d’autres termes, l’entreprise de mécanique investie en normalisation volontaire, fût-elle une PME, se développe plus vite que celle qui ne l’est pas : 1,23 % de croissance par an contre 1 %. Cette surperformance se vérifie encore davantage quand l’entreprise participe directement, parallèlement aux actions du syndicat professionnel auquel elle adhère. « La participation aux commissions de normalisation est un gage de crédibilité vis-à-vis de nos clients. Si nous ne participions pas, certains contrats n’auraient probablement pas été gagnés », lit-on ainsi dans les verbatims collectés par les auteurs de l’étude.
Croissance à l’export : 20 % de plus
Deuxième enseignement : la participation à des commissions de normalisation facilite l’exportation. En effet, les entreprises de la mécanique s’impliquant dans des structures de normalisation internationales ou européennes (ISO, IEC, CEN et CENELEC) connaissent une croissance de leur chiffre d’affaires à l’export 20 % plus forte que le taux observé en moyenne nationale sur l’ensemble des entreprises de la mécanique, investies ou non en normalisation, sur les cinq dernières années. Quand une entreprise-type augmente ses ventes à l’export de 1 % chaque année, l’entreprise siégeant dans une commission de normalisation internationale les augmente de 1,2 %. « Normaliser ouvre des marchés, par-delà les frontières », résume Philippe Contet, directeur général de l’UNM. On retrouve là le bénéfice des normes volontaires comme gages d’interopérabilité.
EBE : une rentabilité améliorée
Autre enseignement de l’étude : la participation des entreprises de la mécanique aux comités de normalisation internationaux a toujours pour effet de doper la croissance de leur excédent brut d’exploitation (EBE). En clair, l’implication en normalisation volontaire, a fortiori dans les instances de normalisation internationales, génère non seulement du chiffre d’affaires supplémentaire (CA) mais du chiffre d’affaires rentable. L’EBE d’une entreprise de la mécanique croîtra plus rapidement si cette entreprise s’investit en normalisation (ce facteur y contribue à hauteur de 26 %) que si elle se contente d’appliquer les normes volontaires faites par ses pairs (facteur comptant pour 15 %), et a fortiori si elle ne fait ni l’un, ni l’autre. Le fait de participer à plusieurs commissions (chaque commission travaillant sur plusieurs normes) crée un effet multiplicateur : l’EBE croît encore plus vite. Défendre ses intérêts et faire entendre sa voix, ça paye !
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