Publié le 23/04/2015 Tatouage : la France en ordre de marche pour participer au projet de norme européenne
L’appel lancé en janvier par AFNOR a porté ses fruits : la France va participer activement à la rédaction d’une norme européenne, d’application volontaire, sur les bonnes pratiques de tatouage. L’enjeu est double : valoriser le savoir-faire français et protéger le consommateur européen.
Se faire tatouer en France, en Angleterre ou au Danemark ne comporte pas les mêmes risques pour le consommateur. Pourquoi ? Au-delà des savoir-faire de chaque professionnel, les obligations réglementaires les concernant sont plus ou moins exigeantes d’un pays à l’autre, en matière d’hygiène et de sécurité notamment. Les prérequis pour exercer cette activité, en termes de formation par exemple, diffèrent aussi.
Face à ce constat et sur fond d’augmentation du tatouage clandestin, les tatoueurs français ont saisi tout l’intérêt de participer activement à la rédaction d’une norme volontaire à l’échelle européenne. « Nous avons pris contact avec plusieurs associations et syndicats de tatoueurs notamment pour présenter ce projet européen et l’intérêt d’y participer, rappelle François Thomassin, chef de projet AFNOR en normalisation. Ils ont compris que l’absence de la France dans ce projet pouvait porter préjudice à leur métier et ils ont décidé d’avoir une approche offensive. Il faut dire que les tatoueurs français sont déjà pionniers en Europe puisqu’ils travaillent avec des hygiénistes depuis des années ».
La commission AFNOR « bonnes pratiques de tatouage » réunit à présent des tatoueurs, bien sûr, mais aussi des formateurs, des esthéticiennes, des professionnels de la santé et de l’hygiène.
UNE NORME POUR CAPITALISER SUR LE TEMPS D’AVANCE DE LA PROFESSION
En participant à l’élaboration d’une norme volontaire, ils souhaitent capitaliser sur leur temps d’avance et tirer vers le haut toute une profession. La norme européenne vise à harmoniser la qualité et la sécurité des prestations, où qu’elles soient réalisées en Europe : information et conseils aux clients, pratiques d’hygiène, compétences et connaissances, prévention des infections, recommandation vaccinale, disposition des locaux, exigences de nettoyage, désinfection, stérilisation, gestion des déchets, documents clients, informations de soins post-tatouage … les points de discussions seront nombreux avec les pays aujourd’hui impliqués : Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Autriche, Suisse, République Tchèque, Danemark, Slovaquie, Espagne…
Une fois la norme volontaire publiée en 2017, les professionnels qui s’y conformeront pourront être plus mobiles, tout en améliorant la confiance que peuvent leur accorder les consommateurs toujours plus nombreux.